TEXTES INÉDITS
Tout artiste a sa muse... La mienne, c'est vous !
La double peine des victimes d’actes criminels
(avril 2020)
QUÉBEC – Les victimes d’actes criminels sont souvent qualifiées de doubles victimes lorsqu’elles traitent avec l’IVAC, l’instance chargée de leur soutien. Ces dernières éprouvent bien des difficultés à obtenir un rendez-vous en consultation privée chez un psychologue qui accepte les mandats octroyés par l’organisme. Par conséquent, l’accessibilité des services psychologiques offerts par l’IVAC semble avoir des lacunes. Erika Bisaillon fait le point.
De grandes attentes pour File d’attente
(septembre 2019)
Caméramans, perchistes, maquilleurs et comédiens ont pris d’assaut une résidence, cette semaine, située à proximité de l’Université Laval afin de poursuivre le tournage de la deuxième saison de File d’attente. Les comédiens Réal Bossé, Muriel Dutil, Manon L’Arrivée et Andréanne Théberge se disent tout à fait satisfaits du tournage malgré les intempéries. En ondes dès janvier 2020, la série fait place cette année à une formule revisitée.
Produite par ComediHa!, File d’attente 2 est, cette année encore, entièrement filmée à Québec, cette fois dans les quartiers Sainte-Foy, Sillery et Limoilou. « On est allé dans le bois, dans la campagne, on a je ne sais pas combien de lieux! », confie Réal Bossé.
Les treize épisodes tournés en 26 jours seront diffusés dès janvier 2020 sur Unis TV. Cette année encore, de nombreux comédiens renommés composent la distribution de la série. Mis à part son concepteur et coréalisateur Réal Bossé, la série regroupe entre autres Sylvie Moreau, Murielle Dutil, Isabelle Brouillette, Manon L’Arrivée et Andréanne Théberge.
L’équipe se dit satisfaite du tournage jusqu’à présent malgré les intempéries. Attendant son tour sur la chaise de maquillage, vêtue de sa robe de chambre bleue et revêtant un visage reposé, Andréanne Théberge (qui incarne Éléonore Moreau) explique que l’équipe de production a dû intervertir deux journées de tournage à cause d’averses. En effet, quelques scènes extérieures devaient être filmées le mercredi 11 septembre, ce qui a été remis au lendemain.
Muriel Dutil, 75 ans, qui interprète Margot Laberge la mère de Louis, explique qu’il y a une logistique différente à tourner dans des résidences privées : « La différence que j’entends, c’est dehors! Tu as les avions, les automobiles… Ce matin on a entendu un avion donc on a dû attendre qu’il passe ».
Formule revisitée
Rappelons que la comédie dramatique File d’attente met en vedette deux familles multigénérationnelles, celle de Louis Charland (Réal Bossé) et celle d’Alice Sirois (Sylvie Moreau), dont la vie nous est révélée par bribes. Toujours sous forme d’épisodes de 23 minutes, celles-ci ne se déroulent néanmoins plus dans un lieu public. « On n’est plus dans des files d’attente! Ça a beaucoup changé », souligne Andréanne Théberge, qui a participé à la rédaction de la série auprès d’un collectif de six autres auteurs.
D’ordinaire « un lieu, une file d’attente », on entre cette fois davantage dans l’intimité des personnages et dans leurs quêtes fondamentales en s'immisçant directement dans leurs demeures. Plutôt que faire la chaîne humaine à la « Société automobile des véhicules du Québec », à l’hôpital ou encore pour une audition, on traite cette fois de grandes attentes : les attentes de la vie, l’attente de la mort, l’attente du grand amour…
La première saison de File d’attente reste disponible en rediffusion sur le site d’Unis TV pour vous faire patienter d’ici janvier 2020.
Portrait d'Ariane Labrèche :
Photographe et journaliste à la pige; féministe à temps plein
(octobre 2020)
Ariane Labrèche avec ses deux sacs de voyage sur le traversier qui relie Ayvalik, en Turquie, à Mytilène, sur l'île grecque de Lesbos, en route vers son reportage dans les camps de réfugiés sur la communauté LGBTQ+.
Crédits photo : Alexis Boulianne)
Ariane Labrèche n’est pas une journaliste comme les autres. Photographe et pigiste, elle pratique ses deux passions avec la même intensité. En cofondant le média Kilomètres, elle souhaite offrir des reportages économiques et sociaux à l'international, donner des astuces de voyage et parler de culture culinaire ainsi que de féminisme.
Très tôt, Ariane savait qu’elle serait journaliste. Elle amorçait ses journées en lisant La Presse sur le coin de la table, entre le jus d’orange et les rôties. Aucun autre métier n’est venu faire de l’ombre au journalisme.
Son coup de cœur pour la photographie survient quelque temps plus tard. En se promenant par un bel après-midi dans le quartier Rosemont, elle aperçoit une vente-débarras. Une petite caméra argentique à seulement 5$ lui fait de l’œil. Peu après, elle faisait développer son premier film. « Tenir ses photos dans ses mains c’est WOW! Il y a une matérialité, une matière à travailler », se réjouit-elle. Depuis, elle développe une approche personnelle en matière de photo documentaire et la jeune femme croit posséder un regard photographique qui n’est pas strictement journalistique.
Un parcours linéaire
Dès 2016, la jeune diplômée en journalisme de l’UQAM est engagée comme journaliste culturelle au journal 24H et envisage un parcours traditionnel. Après seulement un an, la réalité du métier la rattrape. De multiples coupes budgétaires entraînent la mise à pied d’employés et la fermeture des bureaux. Ariane accomplit alors, en télétravail, les tâches de deux anciens employés. C’en est trop, elle craque.
Après trois mois de reconstruction, elle dégote un emploi comme responsable de la mise en ligne chez NumeriQ, entreprise de création de contenus numériques, une filiale de Québecor. La convergence des contenus l’amène à signer plusieurs articles pour leurs plateformes comme Pèse sur Start, Silo 57 et Le Sac de Chips.
Le mal est toutefois fait. La remise en question de sa vie professionnelle l’amène à reconsidérer son cursus : comment être heureuse assise devant un ordinateur toute la journée?
Son copain Alexis Boulianne, alors pupitreur de la section Monde au journal Métro, souhaite voyager depuis la fin de ses études. De fil en aiguille le couple songe à développer une manière de s’envoler, tout en s’adonnant au journalisme de terrain. Après deux ans de préparatifs, le projet se concrétise : ils sont récipiendaires d’une bourse du Fonds québécois en journalisme international pour réaliser un reportage sur les réfugiés LGBTQ+ en Grèce.
Des Kilomètres…
L’idée a germé et la journaliste fait le pari de cofonder son propre média indépendant, Kilomètres. Elle voulait donner un sens à son périple en le documentant dans un format adapté à l’ère moderne : court, accrocheur et vulgarisé. Elle avait envie d'un média qui lui donnerait l’occasion de toucher au journalisme de tourisme et de gastronomie, faire des reportages économiques et sociaux à l'international ainsi que d’écrire des chroniques.
La jeune journaliste est donc partie en avril 2019 vers sa première destination, Hong Kong, pour sillonner pendant un an la route de la soie, de l’Asie jusqu’en Europe. Sans visa de travail et afin de garder profil bas, elle rédigeait ses articles après avoir quitté la destination, confie-t-elle. Ariane Labrèche se dit toutefois consciente des dangers encourus et estime que ces nombreuses recherches préalables l’ont servie.
S’il y a bien une grande leçon qu’elle a tirée de son expérience, c’est qu’il n’est pas nécessaire d’avoir de fixeur. « Comme journaliste pigiste à l’étranger, je n’avais pas le budget pour ça. J’écrivais sur les réseaux sociaux et dégotais des intervenants anglophones assez facilement qui ont une multitude de contacts », insiste-t-elle.
Ariane Labrèche dit aussi avoir été agréablement surprise de la place et de l’opportunité qu’ont les femmes dans le journalisme international. Elle avoue avoir craint pour sa sécurité avant son départ, mais que son sexe lui a finalement ouvert des portes. « Je pouvais plus facilement nouer des contacts avec d’autres femmes et les gens avaient plus de réceptivité », admet la pigiste.
Ariane Labrèche photographiait de jeunes garçons qui jouaient près de la mosquée au coeur de la radicalisation islamiste de l'Asie centrale pendant de nombreuses années, à Namangan, en Ouzbékistan.
(Crédits photo : Alexis Boulianne)
Ariane Labrèche en entrevue dans une tente du camp de réfugiés de Moria, sur l'île de Lesbos, avant bien sûr qu'il ne soit anéanti par le feu en septembre 2020.
(Crédits photo : Alexis Boulianne)
Chose certaine, Ariane Labrèche a constaté la soif de l’auditoire pour les questions internationales. Son prochain projet pour Kilomètres est de parcourir le Mexique et l’Amérique du Sud.
Cette année, la jeune femme est de retour sur les bancs d’école en création littéraire à l’UQAM, afin d’approfondir l’écriture magazine. Elle songe poursuivre en recherche et création médiatique afin de diversifier sa pratique, car elle aimerait éventuellement rédiger un roman. Elle poursuit à la fois ses projets à la pige pour Radio-Canada, Urbania et L’actualité.